Claudio Pérez est titulaire d’un diplôme d’arts graphiques du Departamento Universitario Obrero y Campesino de Santiago du Chili, obtenu en 1977. En 1979, il séjourne au Brésil où il travaille comme graphiste dans la publicité et l’artisanat. De retour au Chili, en 1982, il prend part à la fondation de l’Asociación de Fotógrafos Independientes (AFI), qui porte un regard critique sur la vie politique et la réalité sociale des années quatre-vingt, caractérisées par de vives tensions, de nombreuses manifestations de rues et une censure permanente. Il a été à plusieurs reprises distingué, notamment par trois bourses du Fondo del Arte y la Cultura, pour les projets Muro de la Memoria (« Mur de la mémoire ») I et II et Despedidas – El Amor ante el Olvido (« Au-revoir – l’Amour face à l’oubli »), consacrés à la mémoire des détenus et disparus sous la dictature d’Augusto Pinochet au Chili. En 2015, il organise une exposition itinérante sur la détérioration du Mur de la Mémoire du puente Bulnes.
Le projet « Mur de la mémoire » est composé de carreaux de céramique sur lesquels ont été transférés les portraits des personnes disparues au cours de la dictature militaire (1973-1990). Certaines n’ont jamais été identifiées. « Chacune des céramiques à sa place dans le mur, puisque nous les rangerons par date de disparition et par nom. Comme il existe environ 900 photos, et que nous espérons trouver un jour celles qui manquent, nous laisserons des espaces vides dans le plâtre du mur, à nu, pour que ces quelque 250 espaces libres soient l’occasion, pour un proche, un ami ou une connaissance, de rejoindre la Agrupación, et que ces personnes puissent nous remettre cette photo, que nous convertirons en plaque pour la placer sur le mur… jusqu’au dernier prisonnier disparu, en 1989, croit-on. Vingt-six années d’une politique de disparition. » - Claudio Pérez

Toluca Fine Art défend principalement des artistes originaires d’Amérique Latine. Ceux-ci ont fait l’objet de nombreuses expositions ces dernières années, Alexis Fabry assurant le commissariat de nombre d’entre elles : Graciela Iturbide, Heliotropo 37 (Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 2022), Periódicos de ayer. Arte y prensa en Latinoamérica (Museo de Arte Miguel Urrutia, Bogota, 2021), Miguel Rio Branco, Photographies 1968-1992 (Le Bal, Paris, 2020), Urban Impulses (The Photographers’ Gallery, Londres, 2019), Indicios de la vida urbana. Facundo de Zuviría (CCK, Buenos Aires, 2019), Noches Fieras (Museo Universitario del Chopo, Mexico, 2018), Géometries Sud (Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 2018), Pulsions Urbaines (Rencontres d’Arles 2017), Facundo de Zuviría (Americas Society, New York, 2017), Fernell Franco Cali Clair-Obscur (Fondation Cartier pour l’art contemporain, Paris, 2016), Latin Fire (CentroCentro, Madrid, 2015), Urbes Mutantes (ICP, New York, 2014).