Suzanne Lafont (1949- ), vit et travaille à Paris et à Bruxelles. Depuis les années 1980, elle a marqué la photographie contemporaine par son approche atypique des problématiques soulevées par la représentation visuelle. Après des études de littérature et de philosophie, elle s’est tournée vers les arts visuels en s’intéressant à la manière dont les images résultent d’un processus d’élaboration et de construction culturelle. Son travail récent développe l’aspect fictionnel des images, explorant le potentiel ludique de l’illusion. L’outil photographique est avant tout un instrument d’interrogation, un point de départ pour réfléchir, au-delà des formes elles-mêmes, aux enjeux de la représentation dans le moment présent de la perception.

Dès les années 1990, les œuvres de Lafont ont acquis une reconnaissance internationale. Elle a participé à la documenta IX (1992) et à la documenta X (1997), a eu des expositions personnelles au Musée des Beaux-Arts, Bordeaux Métropole, Musée d’art Contemporain, Nîmes, France (2015), Mudam Musée d’art Moderne Grand-Duc Jean, Luxembourg (2011), Pinacotheca do Estado, Sao Paulo, Brésil (2004), Galerie Nationale du Jeu de Paume, Paris, France (1994), MoMA, Museum of Modern Art New York, NY (1992). Suzanne Lafont a participé à de nombreuses expositions collectives marquantes telles que le Centro Pompidou Malaga (2021), Museo de Arte Contemporáneo de Buenos Aires, Argentine (2016), Centre Pompidou, Paris, France (2010), MACBA, Barcelone, Espagne (2008), Tate Modern, Londres, Royaume-Uni (2010), Villa Médicis, Rome, Italie (2004), Los Angeles County Museum of Art, Los Angeles, CA (2000), Musée d’Art Contemporain de Montréal, Canada (1995), entre autres.
Ses œuvres figurent dans de nombreuses collections publiques importantes telles que l’Art Institute of Chicago, le Whitney Museum, le Museum of Modern Art (MoMA), le Jewish Museum, le San Francisco Museum of Modern Art, le Centre Pompidou Paris, le Museion, le Musée d’art contemporain de Bolzano, la Sammlung Verbund Collection, Vienne, le Carré d’Art-Musée d’art contemporain, Nîmes, entre autres.

Suzanne Lafont, Nouvelle companion species, est une série de 16 photographies fascinantes représentant chacune une plante cueillie dans les rues de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, répertoriées en 2018. Le chromatisme a été retravaillé en remplaçant certaines couleurs par leurs complémentaires, sur un fond gris anthracite. Ce décalage du spectre chromatique, inversant valeurs chaudes et froides sur un fond sombre, produit une luminescence merveilleuse et envoûtante. Cette lumière éblouit et amène l’œil à produire une image rémanente, dans des valeurs opposées qui se juxtaposent aux valeurs observées, comme le décrit Gœthe dans son Traité des couleurs « L’éblouissement, c’est la nuit en plein jour », dit aussi Michel Foucault dans l’Histoire de la folie. Ce brouillage de la vision humaine évoque la désorganisation du règne végétal dans notre milieu à l’atmosphère altérée par l’Homme, saturée, qui est devenue “un jardin irrespirable”.

Erna Hecey a fondé sa galerie au Luxembourg en 1996. Elle s’est avérée être un pôle dynamique sur la scène luxembourgeoise, organisant de nombreuses expositions et événements sur une période de dix ans, avec un accent particulier sur les projets de collaboration. Parmi les premières expositions, citons Andres Serrano, Nan Goldin, Sophie Calle, Uri Tzaig, John Armleder, Peter Friedl, Doris Drescher, Nedko Solakov, Jana Sterbak, Thomas Hirschhorn, Bert Theis, Marcel Broodthaers et Lawrence Weiner.